La Journée des Nations Unies est célébrée chaque année le 24 octobre, date de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies. La ratification de ce document fondateur par ses différents signataires (y compris les cinq membres permanents du Conseil de sécurité) est donc l’acte de naissance des Nations Unies, une organisation créée pour garantir le maintien de la paix dans le monde, développer les relations amicales entre les nations et promouvoir la coopération internationale.
Combien de pays regroupe l’ONU ?
Lorsqu’elle a été fondée en 1945, l’ONU comptait 51 États membres. Depuis, l’organisation s’est très largement développée puisqu’elle recense aujourd’hui 193 États membres. C’est l’organisation intergouvernementale la plus grande et la plus puissante du monde.
Quelles sont les langues officielles de l’ONU ?
Le siège de l’ONU est à New York, mais elle a aussi des bureaux à Genève, à Nairobi et à Vienne. L’organisme a désigné six langues officielles (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) et son équipe d’interprètes et de traducteurs assure la traduction de tous les documents, communications et réunions officiels.
L’ajout d’autres langues comme le bengali, l’hindi, le malais, le swahili et le turc fait débat, à tel point que certains services de l’ONU ont déjà intégré ces langues à leurs processus.
Mais c’est surtout les lusophones qui revendiquent une plus grande reconnaissance de leur langue qui figure parmi les cinq langues les plus parlées au monde.
L’organisme est à l’écoute, puisque UN Info, son service multimédia, produit déjà du contenu en swahili, en portugais, en hindi, en ourdou et en bengali. Il est possible que cette liste de langues officielles évolue donc à l’avenir.
L’ONU et la traduction
Le principe du multilinguisme est au cœur même du fonctionnement de l’ONU. L’organisme doit donc entreprendre un nombre incalculable de traductions chaque année. Plus de 450 000 pages par an sont traduites par le Service de traitement de texte de l’ONU.
Un processus complexe
Traduire autant de documents, dans autant de langues, n’est évidemment pas une mince affaire. Selon le « Journal of Specialised Translation » (journal de la traduction spécialisée), un forum de traducteurs et de chercheurs en traduction spécialisée : « être traducteur à l’ONU, c’est être capable de distinguer l’opacité délibérée d’un discours de compromis politique généralement durement obtenu de l’opacité involontaire produite par des personnes rédigeant un texte original dans une langue qui n’est pas la leur ».
Par ailleurs, le niveau de précision demandé et les délais imposés ne sont pas à la portée de tous.
L’importance de la langue
Comme nous le disions plus haut, la diversité linguistique est à la base même de la philosophie de l’ONU. C’est dans cet esprit que les Journées des langues ont été introduites en 2010. Elles permettent de promouvoir une utilisation impartiale des six langues officielles à travers l’organisation tout en célébrant le multilinguisme et la diversité culturelle à travers le monde.
L’ONU a même désigné un poste de coordinateur officiel en charge du multilinguisme depuis 1999. Il s’agit d’un « haut fonctionnaire du Secrétariat responsable de la coordination des questions relatives au multilinguisme pour l’ensemble du Secrétariat ».
La plupart des organismes internationaux et intergouvernementaux n’officialisent qu’une ou deux langues, pour simplifier leurs opérations. Le Commonwealth, qui est la deuxième plus grande organisation intergouvernementale après l’ONU, ne compte qu’une seule langue officielle : l’anglais. Mais la raison d’être de l’ONU, son engagement en faveur de la paix et de la sécurité internationales impose une structure multilinguiste. S’orienter vers une organisation unilinguiste véhiculerait un mauvais message politique. Cela pourrait même sous-entendre un certain favoritisme vis-à-vis des États membres qui parlent la langue choisie. Il y a donc fort à parier que ce mode de fonctionnement sera préservé à l’avenir, pour la plus grande joie de ceux qui travaillent dans le domaine de la traduction et qui comptent célébrer la Journée des Nations Unies une année de plus !
Conclusion
Pensez-vous que l’ONU a raison de conserver ses six langues officielles ? Pensez-vous qu’il devrait y en avoir moins ? Plus encore ? Exprimez-vous dans les commentaires, nous avons hâte de connaître votre point de vue !