En 2017, l’Association internationale de traduction et d’interprétation et l’université de Sejong (Corée du Sud) ont organisé une compétition. Quatre professionnels de la traduction étaient confrontés à Systran, Google Translate et l’application Papago. On leur a demandé de traduire quatre textes littéraires et quatre autres, non littéraires, de l’anglais vers le coréen et du coréen vers l’anglais en moins de 50 minutes. Les logiciels ont été 5 fois plus rapides, mais la qualité de leur traduction a été évaluée à 28 points alors que celle des humains a obtenu un score de 49 points sur 60.
Cette anecdote nous permet d’exposer le niveau actuel de la traduction automatique : les machines ne sont pas encore prêtes pour remplacer l’humain, mais elles peuvent l’assister. L’objectif de la post-édition est d’augmenter la productivité pour répondre aux besoins des entreprises qui souhaitent traduire plus, plus vite et moins cher.
Qu’est-ce que la post-édition ?
La post-édition a pour objectif de tirer parti des avantages de la traduction automatique, tout en gardant un minimum de contrôle de qualité humain. Il existe deux types de post-édition : la post-édition brute et la post-édition évoluée.
La post-édition brute consiste à compléter ou corriger directement le texte produit par la machine. Elle est souvent utilisée pour traduire des documents informels, à usage interne (circulaires, e-mails ou rapports) ou des documents techniques, avec un vocabulaire limité. Elle a pour objectif de simplifier leur compréhension dans les grandes lignes. La post-édition évoluée consiste aussi à compléter ou corriger un contenu produit par la machine, mais cette fois-ci le professionnel chargé de la révision utilise tout une série d’outils informatiques appelés TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) pour vérifier que la copie correspond à l’original du point de vue stylistique et grammatical.
Les avantages de la post-édition
Les principaux avantages qu’apporte le processus de post-édition sont la réduction des coûts et des délais. Elle permet d’accélérer la traduction de contenus informels ou répétitifs pouvant être mémorisés par la machine. Par ailleurs, en réduisant l’intervention humaine, ce processus permet de réduire les coûts des services de traduction.
Les inconvénients de la post-édition
Il existe certains cas de figure où le choix de la post-édition semble moins pertinent. Si le client souhaite traduire un document écrit à la main par exemple, le texte ne sera pas reconnu par les technologies OCR et devra être retapé au format numérique avant d’être traduit par la machine. Dans ce cas, le coût et le délai additionnés de la transcription et de la post-édition ne seront en aucun cas compétitifs et il sera plus logique d’avoir recours à une traduction humaine.
La traduction vidéo et la traduction audio ne se prêtent pas non à la traduction automatique. La reconnaissance vocale est sur le point de vivre une véritable révolution, mais pour l’instant elle est loin d’être parfaite et les processus de transcription automatiques doivent être révisés par des humains.
La traduction de vidéos et le processus de création de sous-titres doivent aussi être réalisés par des humains, pour des raisons linguistiques, car la machine peine encore traduire un langage oral imagé, parfois incorrect ou familier. Par ailleurs, il existe quelques problèmes techniques qui seront toujours difficiles à contourner, comme les problèmes d’articulation ou de contenu inaudible. Enfin, la création de sous-titres est soumise à de nombreuses règles universelles, les lignes ne doivent pas dépasser un certain nombre de caractères et le contenu doit être synchronisé. La plupart de ces règles doivent être prises en compte ou contrôlées pendant ou après la phase de traduction. Donc, la machine peut compter le nombre de caractères par ligne ou signaler une mauvaise synchronisation, mais elle ne sera pas d’une grande aide pour la traduction.
Certains documents (PDF ou lignes de code informatique, par exemple) peuvent aussi être compliqués à traduire à l’aide d’une machine.
Le futur de la traduction assistée par ordinateur
Les traducteurs sont-ils condamnés à disparaître, à moyen ou à long terme, au profit du métier de post-éditeur ? Le plus probable est qu’un tel changement ne se produise que graduellement. La traduction automatique a connu quelques évolutions depuis la première traduction rédigée par une machine en 1954, mais elle avance à pas de fourmis et il est peu probable qu’un véritable changement arrive avant que l’Intelligence Artificielle atteigne un niveau qui dotera la machine d’une sensibilité stylistique. Or, l’IA n’en est qu’à ses balbutiements.
Cependant, il ne fait aucun doute que la machine prendra toujours plus de place dans notre profession et que les traducteurs qui ne s’adaptent pas risquent d’être mis à l’écart.
Nous espérons que cet article vous a été utile, n’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ! Et si vous représentez une entreprise et que vous êtes intéressé par la traduction automatique, n’hésitez pas à nous contacter ! Notre base de données de traducteurs professionnels couvre plus de 90 langues et nous avons déjà acquis une grande expérience en post-édition.